Justice climatique : un principe soutenu mais mal compris

26/11/2024


Un étude menée dans 11 pays révèle que la majorité de la population, y compris celle vivant dans les zones les plus impactées par le changement climatique, ne comprend pas le terme de « justice climatique ».


Des chercheurs de la Faculté de Psychologie de l’Université de Nottingham ont interrogé 5 627 adultes dans 11 pays (Australie, Brésil, Allemagne, Inde, Japon, Pays-Bas, Nigeria, Philippines, Émirats Arabes Unis, Royaume-Uni et États-Unis) pour évaluer leur compréhension de ce concept. Cette recherche, publiée dans Nature Climate Change, constitue la première étude explorant la compréhension publique du changement climatique au-delà de l’Europe et de l’Amérique du Nord.


Les résultats montrent que, bien que la reconnaissance des injustices sociales, historiques et économiques liées à la crise climatique soit répandue, la majorité des répondants ne relient pas consciemment cette compréhension à la notion de justice climatique.


Qu’est-ce que la justice climatique ?


La justice climatique implique généralement :


1. La reconnaissance que les effets du changement climatique sont ressentis de manière inégale au sein de la société.

2. Les groupes les plus affectés sont souvent ceux ayant le moins de voix dans les décisions relatives à la crise climatique.

3. Les politiques climatiques ne prennent pas souvent en compte les intérêts des communautés marginalisées, ce qui renforce leur privation de droits.


Ce cadre permet aux décideurs politiques d’identifier et de répondre aux multiples formes d’injustice sociale amplifiées par la crise climatique.


Les résultats de l’étude


Deux tiers des habitants des 11 pays étudiés n’avaient jamais entendu parler de la justice climatique. Toutefois, la majorité soutient des idées qui y sont liées :


78 % pensent que les plus pauvres subissent les pires conséquences du changement climatique.

78 % estiment que les habitants des régions les plus touchées devraient avoir plus de poids dans les décisions climatiques.

70 % reconnaissent que le capitalisme et le colonialisme sous-tendent la crise climatique.



Ces croyances sont également associées à un engagement accru dans les actions climatiques et un soutien à des politiques plus justes.

Le Dr Charles Ogunbode, professeur adjoint de Psychologie Appliquée à l’Université de Nottingham, a dirigé la recherche :


« Intégrer la justice climatique dans les réponses au changement climatique est essentiel pour garantir des solutions équitables. Il est ironique que les recherches se concentrent souvent sur les perspectives des régions les plus prospères, alors que les citoyens des pays en première ligne, les plus vulnérables, restent largement exclus des débats. Ce déséquilibre reflète les inégalités mêmes qui caractérisent le changement climatique. »



Référence : Climate justice beliefs related to climate action and policy support around the world.